La crypte
L’étymologie du mot crypte (du grec kruptos = cacher) indique assez bien sa signification.
Les premières cryptes (aussi appelées anciennement crutes, croutes ou grottes) ou grottes sacrées ont été taillées dans le roc ou maçonnées sous le sol, pour cacher aux yeux des profanes les tombeaux des martyrs ; plus tard, au-dessus de ces hypogées vénérées par les premiers chrétiens, on éleva des chapelles et de vastes églises; puis on établit des cryptes sous les édifices destinés au culte pour y renfermer les corps des saints recueillis par la piété des fidèles.
Cette crypte fut sauvée grâce à un article écrit par Mme Christine Debrie, conservateur du musée Antoine Lecuyer à Saint Quentin, dans la revue Eklitra en juin 1976 et par les travaux effectués par une équipe du foyer rural de Fontaine sur Somme, animée par M. François de Santeuil et dirigée par M. Alain Leclercq et Messieurs Damonneville, Lemoisne, Maréchal et Vesse en février 1977.
Les visiteurs peuvent découvrir la salle de pèlerinage, le tombeau des fondateurs et les sépultures des seigneurs, dans une température constante de 13°. Ce lieu reste le témoin de la fondation de la première église, dédicacée à l’Assomption de Notre Dame. La visite se fait sur rendez vous à l’office de tourisme d’Abbeville.

Crypte sous la Collégiale de Longpré les Corps Saints, présenté lors des journées Européenne du patrimoine.
De l’église primitive, l’église d’Aléaume de Fontaines consacrée vers 1190, il ne subsiste que la crypte, on y descendait jadis par deux escaliers, l’un venant de l’intérieur de l’église, l’autre du cimetière qui entourait l’église côté sud, seul ce dernier n’existe plus de nos jours. L’église actuelle, contemporaine, et édifiée au-dessus de cette crypte, elle est la troisième depuis celle d’Aléaume de Fontaines du XII ème et remplace l’église du XVII ème, incendiée en mai 1940 (voir rubrique sur les événements de mai – juin 1940). La présence de la crypte s’explique d’abord par le terrain en pente sur lequel est bâtie l’église. Il y avait une différence de niveau à rattraper pour rehausser le choeur, ensuite on pouvait y déposer et protéger les reliques (voir article sur le trésor de Longpré) et permettre aux pèlerins d’y prier pendant que les chanoines faisaient leurs actions liturgiques: Les Matines, Laudre, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres, Complies, sans être troublés dans le chœur de la Collégiale. Enfin la chapelle basse présentait la possibilité d’inhumer les seigneurs de Longpré dans les caveaux.

La particularité de la crypte est de renfermer une mise au tombeau du XVI ème. On remarque cette situation dans les cryptes de la cathédrale de Metz, de l’église Saint Pierre de Lénenc à Chambéry, de l’église d’Agnetz et de la chapelle de Saint Thégonnec, Ailleurs la mise au tombeau est placé dans une chapelle latérale. Également, la pierre tombale d’Aléaume de Fontaines, le fondateur, ce gisant ressemble étonnamment à celui de Clovis 1er, placé dans l’église Abbatiale de Saint Denis et taillé vers 1220 – 1230. Une piscine du XIII ème, un projet de restauration du Tympan du portail, du sculpteur Malot, élaboré en 1877, d’après un bas relief de Viollet le Duc et placé dans la crypte en 1880. Le tombeau des fondateurs, face à l’autel, une porte permet d’accéder au lieu de sépulture des seigneurs de Fontaines. outre les de Fontaines reposent en cet endroit la plupart des membres des familles qui ont possédé les domaines de Fontaine, Long et Longpré depuis la fondation de la Collégiale jusqu’à la révolution.

La mise au tombeau.

La mise au tombeau de Longpré (16 ème siècle), est en réalité une Onction, installé dans un enfeu. Elle fut mutilée à la révolution et dans les années 1960. D’après les travaux du sculpteur, Mr Bourbon en 1986, il apparaît que ce Saint Sépulcre est une maquette destinée à être présentée au commanditaire.
Pour la photo de droite, et de gauche à droite:
Il y a Joseph d’Arimathie, Marie Madeleine, la Vierge soutenue par Saint Jean, Marie Salomé en prière, Marie Cléophas en pleurs et Nicodème. Au centre le Christ.
Dans cette composition Marie Madeleine se trouve proche de la tête du Christ alors qu’en général ont la place aux pieds. Ses bras sont levés vers le ciel en signe de douleur, à la manière Italienne des mises au tombeau de la chapelle du vieux cimetière de Binche en Belgique et dans l’ancienne église de la commanderie du temple de Reims.
Les vases à parfum sont porté par Joseph d’Arimathie et Nicodème, comme à Joigny dans l’Yonne et non par les saintes femmes, les sculpteurs ayant suivi l’évangile selon Saint Jean: « …Nicodème, qui était venu la première fois trouver Jésus de nuit, vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d’aloès, d’environ 100 livres… » La Vierge est Saint Jean sont taillé dans le même bloc de pierre.

Le Cénotaphe d’Aléaume de Fontaines.

Dressé verticalement contre la paroi orientale et à droite de l’autel, se trouve le Cénotaphe d’Aléaume de Fontaines, seigneur de Fontaine, Long, Longpré, La Neuville au Bois et autres lieux. Ce gisant ressemble étonnamment à celui de Clovis 1er, placé dans l’église Abbatiale de Saint Denis et taillé vers les années 1220 – 1230.
Dressé verticalement contre la paroi orientale et à droite de l’autel, se trouve le Cénotaphe d’Aléaume de Fontaines, seigneur de Fontaine, Long, Longpré, La Neuville au Bois et autres lieux. Ce gisant ressemble étonnamment à celui de Clovis 1er, placé dans l’église Abbatiale de Saint Denis et taillé vers les années 1220 – 1230.
Elle fut probablement exécuté tout au début du XIII ème siècle, à la demande de Laurette de Saint Valéry épouse d’Aléaume (Laurette de Saint Valéry décéda vers 1215 et fut inhumé dans la crypte, elle fut rejointe en 1233 par son fils Hughes).
A la main gauche, Aléaume porte un gant de fauconnier, signe de noblesse. La main droite tient la cordelière de son mantel.
Chevalier Banneret, à la tête de 120 combattant, Aléaume fonda la première chapelle de la Collégiale en 1190, avant de partir pour la terre Sainte avec la 3ème croisade, il participa avec la 4ème croisade, à la prise de Constantinople le 13 avril 1204. Par son rang, sa piété et ses services, il eut droit à 116 reliques, il fut emporté par la peste en 1205 après quinze années passées sur la terre d’Orient.
Projet de restauration du Tympan du portail
Le projet de restauration du Tympan du portail, du sculpteur Malot, élaboré en 1877, d’après un bas relief de Viollet le Duc et placé dans la crypte en 1880.

Cette pièce est plus petite que l’original placé sur le tympan du portail, le coup des travaux devait être trop important à l’époque. Le projet à dû être reporté mais n’a malheureusement jamais abouti.
Le tombeau des Fondateurs

Emplacement supposé de la tombe de Laurette de Saint Valéry, dans la crypte sous la Collégiale de Longpré les Corps Saints.